“Assimiler et intégrer l’origine des différentes structures de conscience, ne fut qu’une conséquence logique de cette recherche sur l’identité d’un langage physique et universel.“ Wolfram Mehring
Extrait « LE MASQUE » du rite au théâtre extrait (Centre national de la recherche scientifique)
Possédant ce langage et s’exprimant dans ce langage universel, il n’y a aucune technique particulière à apprendre pour pouvoir animer un masque dans n’importe quel esprit. L’acteur qui possède de l’intérieur la sémantique de toutes les parties de son corps, celle de ses lignes dans l’espace, des oppositions et confirmations d’organes, des impulsions dynamiques, des mouvements d’énergies animera chaque masque selon le personnage, la situation, l’esprit qu’il trouve au fond de lui même. Nous avons refusé toute technique particulière d’une quelconque forme élaborée du théâtre. L’expression authentique ne sera jamais basée sur aucun code, elle ne sera jamais chiffrée ou formaliste, mais elle sera créée de la situation intérieure et extérieure, chaque fois dans un esprit nouveau.
Pour atteindre l’expression dont l’identité dépasse celle d’une culture particulière et pour que le corps laisse transparaître les intentions intérieures, il faut un travail préalable d’exercices pratiques, pendant de nombreuses années. Le fait de mettre un masque amène à transformer tout le jeu de l’acteur. Puisque l’expression facile de la physionomie est supprimée, ce sont les relations entre la tête et le tronc avec ses différents organes expressifs qui décident du jeu de l’acteur et de sa capacité de donner au masque une expression toujours différente. Tout le reste change également. Le costume, la voix, doivent devenir masques. La transformation de la voix, proscrite au théâtre naturaliste devient ici une nécessité et exige une conscience plus profonde du son à produire et de la respiration.
Les montreurs de marionnettes le savent; mais souvent leurs voix criardes et contrefaites montrent combien il est difficile d’éviter un jeu imitatif, combien il est difficile de s’identifier avec le personnage représenté.
La mise en scène se trouve également transformée et exige une connaissance plus approfondie des lois du mouvement dans l’espace, de la signification des parcours au sol et de la communication entre les personnages, au delà d’un jeu psychologique pratiqué habituellement. Le jeu de masque produit d’abord un effet de distanciation : le public regarde, il ne participe pas. L’un des objectifs les plus importants a donc été de recréer une communication avec le public. La clarté est essentielle, le jeu doit être lisible. Les lignes des organes, leur sémantique et leur orientation dans l’espace, et la signification universelle de tous ces éléments décident de la compréhension du jeu de masque. Les impulsions dynamiques de l’acteur, l’énergie qui traverse le corps, dirigeant le masque par rapport au corps ou le corps par rapport au masque décident de la communication entre les personnages et avec le public.
Mais surtout, le jeu doit être épuré. On doit s’efforcer de tirer l’essentiel d’une quantité de possibilités différentes : ceci suppose une richesse dont on garde le meilleur, l’expression unique et claire.
Wolfram Mehring a été guidé par la méthode de décantation. C’est elle qui l’a souvent conduit au jeu de masque, c’est elle qui l’a aidé le plus dans sa recherche de l’identité de l’homme au-delà des différentes cultures et structures de conscience. C’est cette orientation qui a pu toucher les publics les plus divers pendant de nombreuses tournées en Asie, Afrique et en Europe.
« To assimilate and integrate the origin of the different structures of consciousness, was only a logical consequence of this research on the identity of a physical and universal language. » Wolfram Mehring
Extract « THE MASK » from the rite to the extracted theater (National Center for Scientific Research)